La Violence - un duplex au rez-de-chaussée
Les draps n’ont pas été changés. Ça se sent. J’y cède avec l’inconscience que l’on peut avoir face à la saleté appartenant à l’autre. Je le rencontre instantanément. Ses mains tiennent la chair de mes hanches, pressent le vas et vient. Je frôle mon plaisir, le perd. Il me le prend. Je tente de retenir ce qui déjà n’est plus par cette question que l’on emploie, alors même qu’elle dit l’inverse : Tu es venu ? Je connais cette chambre. C’est une cage d’escalier, la porte contre laquelle je me rhabille quand ses parents rentrent - une bascule dans cette phrase :
« J’ai couché avec mon Prénom mon Nom »
Me raccompagnant au métro que j’allais prendre pour un seul arrêt, il emploie mon nom en entier - celui qu’on entend en classe – signant ainsi son départ.
Il descend, pose un caleçon sur son corps. Son chat, fondu dans la nuit dont il partage la teinte, me regarde. Il s’éloigne sans que je ne le touche. Cet appartement n’existe pas vraiment, il ne sert qu’à ce moment ou au prochain.