La Voyeuse

Je suis une femme avec qui on fait ce qu’on veut. L’actrice en couverture d’un magazine – page contre laquelle tu te touches me regardant les yeux fermés la main trempée d’un sperme tactile – celle qui s’offre, celle qui te donne tout ce que tu imagines. Bouche écartée à ton vit dur que j’enfonce au creux de mon crâne – une grotte rouge – tu m’animes. Travestie en dieu le temps que ta pine m’implore, qu’elle se vide (par chance je l’étouffe tu te dis) j’incarne la dévotion la plus totale. Je te regarde voir - l’œil profondément logé au fond de mon trou – luisante, sans pudeur. Spectatrice d’un jeu auquel tu t’adonnes sans moi. Marionnette d’un film dont je n’aurais jamais les images. Lèvres béantes à ce porno muet – une projection kaléidoscopique – je me gondole. Tu jouis sans prévenir sur la poupée portant le masque de ton plaisir. Tes doigts sales collés de joie sèchent au coin de mon visage, il durcit. Face à ta trace, tu me déchires. Éclatée par ton fantasme je te capture. Tu ne me vois pas (tu ne sais pas faire deux choses en même temps). Je suis la voyeuse, regarde : la photographie ment. Épinglée sur ton mur, je ne sais pas qui va me voir, qui va me lire, qui va me croire.

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